
Une des plus importantes difficultés lorsque l’on regarde une oeuvre d’art abstrait, c’est de comprendre ce que l’on scrute. D’ailleurs, faut-il chercher à percevoir quelque chose dans une telle toile ? Certains estiment que l’on peut à la fois y percevoir tout et rien. Selon les tenants de cette école, un tableau d’art abstrait représente à la fois l’être et le non-être.
Cet équilibre entre les deux extrêmes, cette oxymore visuelle serait la réalité, une évidence pas toujours simple, ni facile à concevoir et encore moins à accepter.
Il importe de se souvenir que l’abstraction est un processus très cérébral. Ce dernier fascinera et passionnera plus des intellectuels. Autrement, dit, c’est une processus par essence excluant la frange la plus importante des personnes pouvant se placer devant une toile.
Ce processus cognitif est radicalement différent pour une oeuvre figurative. Cette dernière montrant les choses telles qu’il est possible de les percevoir en les observant, attire forcément un public plus vaste : en effet, pour prendre un exemple, un tableau représentant une pomme de façon figurative, ne raconte pas une histoire, il montre juste ce que l’œil même le moins exercé peut percevoir.
L’incompréhension générée par l’art abstrait n’est pas nouvelle !
Depuis le début des années 1900 avec des artistes de renoms tels que Renoir l’art abstrait créé des remous. Plus d’une dizaine d’artistes dont Renoir furent exclus du salon des artistes français à Paris. Motifs : leurs œuvres étaient trop éloignées du réel.
Le véritable procès “en mauvais goût” qui fut instruit avant la sanction basait son réquisitoire sur le fait que ces peintres abstraits ne respectaient rien : ni la perspective, ni la texture des objets, ni le placement des objets dans l’espace. Ces artistes usurpaient donc ce titre, ils n’avaient guère de talent ! L’histoire et le temps ont rendu justice à ces artistes.