Les groupes de mots “art moderne” et “art contemporain” peuvent être perçus comme des synonymes. Mais cette conception n’est pas la seule qui prévaut.
Problèmes de définition
L’art contemporain est parfois défini comme une extension de l’art moderne. Ce dernier est, dans les faits, conçu et perçu comme relevant d’une logique totalement différente.
Selon des critiques tels que Nathalie Heinich, une des façons de cerner l’art moderne c’est de le concevoir comme une violation délibérée des règles orthodoxes encadrant la représentation des êtres animés et inanimés dans des courants divers tels que l’impressionnisme, le cubisme et le surréalisme.
À propos des transgressions de l’art contemporain
L’art contemporain remet en cause la notion même d’œuvre d’art sous sa définition la plus fréquente. Les artistes de ce courant n’hésitent pas à faire réaliser leurs œuvres par des outils industriels, ce qui fait hurler des puristes. Ces derniers estiment illogique : d’une part, de signer une oeuvre que l’on n’a pas réalisée. D’autre part, d’en revendiquer le statut d’auteur. Pour ne rien arranger, de nombreux artistes contemporains osent la vulgarité, voire la destruction délibérée de leurs œuvres.
En 1980, une tendance artistique baptisée “simulationnisme” apparaît. Elle consiste à imiter des œuvres d’art qui ont déjà été réalisées. Cette fois, c’est l’idée même de création artistique qui disparaît.
En fait, l’art contemporain fait apparaître : des bornes ontologiques liées à la définition de ce qu’est une œuvre et les repères moraux liés à la définition de ce qu’est un artiste.